3 jours au Centre de Conservation des Eléphants de Sayaboury

Nous avons profité de notre passage au Laos pour nous rendre au centre de conservation des éléphants à Sayaboury. Sayabourry se trouve un peu plus au sud de Luang Prabang. Pour nous y rendre nous avons pris le bus local, voire très local à Luang Prabang. On s'est demandé si le bus allait vraiment rouler tellement il était vieux.... Le bus partait à 9h mais on nous avait dit de nous y rendre à 7h30 car si il était plein, il partirait bien avant. Finalement il est parti à 9h et nous sommes arrivés 2h30 plus tard à destination. Encore une fois nous avons traversé de jolis petits villages et vus de magnifiques paysages. Une fois arrivé à la gare routière, le guide du centre de conservation des éléphants est venu nous chercher avec d'autres touristes qui avaient fait le même voyage que nous.

Avant de nous amener au centre il nous a amené manger dans un petit restaurant flottant, construit sur pilotis.

 

Pour rejoindre le centre, nous avons pris un bateau pour traverser un superbe lac et arriver au centre construit au bord de ce même lac. Nous avons été épatés par ce cadre magnifique et nous étions qu'au début de nos surprises. 

Nous avons logé dans une petit bungalow en bambou avec une superbe vue sur le lac. Il y a une dizaine de bungalow et deux dortoirs pour les groupes. La salle de bain et les toilettes sont communs, eux mêmes dans un bungalow. Il y a un espace commun pour les repas et boire un verre. Les repas sont servis en commun à heures fixes, ce qui favorisent les échanges. Le centre est un très bonne exemple en terme d'écologie. L'énergie utilisée est solaire. Le soir nous avons mangé à la bougie et dans les chambres, il n'y a seulement qu'une lumière. 

Le centre est très récent et c'est le premier centre de ce type au Laos. Il a été créé par l'ONG Elephant Asia, qui veille à la protection et préservation des éléphants en Asie. Dans ce centre il y a 7 éléphants, tous domestiqués. Seulement deux sont la propriété du centre, les autres ont été récupérés par le centre mais au bout de 2 ans ils pourront être déplacés.

Le concept du centre est de séjourner dans un lieu paradisiaque où l'on observe des éléphants en "quasi liberté". Je dis quasi liberté car les éléphants sont bien dans la forêt la plupart du temps, sauf pour les activités, mais ils sont néanmoins enchaînés avec une chaîne de 30m de long. Le terrain n'étant pas clôturable faute de moyen financier, le centre doit les attacher pour qu'il ne s'échappent pas et ne détruisent pas les habitations des alentours.

Il y a 5 Mahouts au centre pour s'occuper de 7 Elephant. Le centre les paît, car sans Mahout, il ne pourrait pas avoir d'éléphant. Les Mahouts sont les personnes qui s'occupent des éléphants. Ils travaillent ensemble et ne font qu'un. Un Mahout n'a qu'un seul Elephant. On devient Mahout de père en fils. Aujourd'hui au Laos, la tradition se perd, au profit de métier plus confortable. 

Au centre, nous avons rencontré Annabelle, une jeune espagnole biologiste qui est au centre en formation auprès des éléphants et des Mahouts mais qui est là pour travailler avec eux et les aider à améliorer les conditions de vie des éléphants. Elle observe le comportement des éléphants et les aide à se sociabiliser.

Les activités du centre:

 Le jour de notre arrivée, nous avons fait connaissance avec les éléphants, nous avons appris les règles de sécurité et on a pu les toucher et leur donner des bananes à manger. Les Mahouts nous ont appris à monter dessus. Adrien a donc pu monter pour de vrai sur un éléphant. Nous les avons observés prendre leur bain. Un vrai moment magique. 

Ensuite nous les avons accompagné dans la forêt pour qu'ils y passent la nuit. Les Mahouts n'utilisent que leur voix pour les faire se déplacer et ils ne sont pas attachés pendant leurs déplacements.

Avant de nous rendre au centre nous nous sommes informés et avons été sensibilisés aux tortures que  subissent les éléphants durant leur dressage et toutes leur vie, nous avons donc été refroidi dès que nous avons aperçu le crochet à la ceinture des Mahouts. Annabelle nous a expliqué que les bons Mahouts ne s'en servaient en aucun cas pour taper sur les éléphants mais seulement pour appuyer sur des points de pression pour les faire obéir. Nous avons vu une seule fois le Mahout s'en servir alors qu'il était sur l'éléphant avec un petit garçon du centre pour le faire tourner. En effet il a appuyé à un endroit précis pour qu'il tourne.

 

La deuxième journée, nous sommes partis en forêt chercher les éléphants. Ce moment fût extraordinaire, de les apercevoir au milieu de la forêt, caché à droite et à gauche. Les Mahouts les ont désenchaînés et nous sommes parti tous ensemble pour leur faire prendre le bain....

Adrien a demandé à monter à nouveau sur l'éléphant, et est parti en ballade avec Annabelle sur le dos de l'éléphant. 

Le centre compte le seul hôpital pour éléphants du Laos, et nous sommes fiers de vous dire qu'il a été financé par le zoo de Bauvalle en France. Sa vétérinaire est française. Elle est très jeune et vit au Laos depuis 2 ans.

Nous avons assisté aux soins d'un éléphant qui était à l'hôpital pour un gros abcès. Cet éléphant appartient à un mahout qui le fait travailler. L'hôpital ressence les éléphants en captivité, prend leur mesure, âges, etc. Il intervient dans le pays pour tout cas d'urgence et soignent les éléphants. Il apprend aux Mahouts à entretenir leur éléphant. 

Nous avons également observé des éléphants qui sont en pleine réhabilitation sociale. Les éléphants domestiqués sont souvent très perturbés, pas seulement par de mauvais traitements physiques mais non seulement par la solitude. L'éléphant étant un animal qui vit en groupe, le centre les réhabitue chaque jour quelques heures à rester à plusieurs en liberté dans un enclos fermé.

Nous avons rencontré un petit éléphanteau et sa maman, qui eux appartiennent au centre. Le meilleur moment du séjour, nous l'avons vu jouer, nager, faire de câlins à sa maman. C'était vraiment merveilleux.

Nous sommes quand même très triste, car nous avons appris que même si l'éléphanteau commence à être dressé à la récompense, il devra subir le dressage traditionnel. Annabelle, qui travaille à ce que les choses changent, nous a expliqué que le Laos, était encore trop proche des traditions et que les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain. Elle nous a expliqué que si il n'était pas dressé de manière traditionnelle, aucun Mahout ne voudrait travailler avec lui et que sa vie serait pire. Nous sommes déçus et ne nous attendions absolument pas à ça dans ce centre.

Le troisième jour, nous avons voulu retourner voir l'éléphanteau et sa maman prendre leur bain et c'était tout autant merveilleux que la veille. Ensuite nous avons rencontré la vétérinaire et Adrien, le petit pistonné du centre à pu approcher et toucher le ventre d'une future maman elephante. Il a bien sûre au droit de monter sur un éléphant avec un mahout.

Pour finir nous avons appris à faire du papier en caca d'éléphant.... C'était très marrant et instructif. En plus le papier est utilisé par le centre.

Nous avons adoré notre séjour au centre pour son cadre idyllique et la proximité avec les éléphants. C'est Annabelle qui donne une bonne image du centre, car sinon, on pourrait être mitigé. Pour notre part, nous le sommes quand même. Nous avons vu des éléphants très bien traités, avec de véritables actions pour leur permettre d'être au mieux. Malgré tout, nous ne voyons pas où est le vrai bénéfice sur le long terme pour l'animal, puisque pour certains ils quitteront le centre au bout de 2 ans et que le petit éléphant alors qu'il appartient au centre devra subir le dressage par la torture. Nous avons vu une des éléphantes enceinte. Son bébé au bout de 3 ans de sevrage sera certainement vendu (??????????) car il n'appartient pas au centre. Nous sommes un peu sceptique car dans le nom "centre de conservation des éléphants" nous entendions protection, défense, nous pensions que les éléphants était recueillis et non acheté ou loué....

Maintenant, le centre est jeune et est tenue par des jeunes laotiens qui ont un sens du commerce un peu maladroit. Il doit encore se développer et travailler à changer les mentalités au Laos et non pas prendre le chemin du piège à touristes. Nous l'espérons car le cadre et le concept peuvent faire quelque chose de merveilleux si l'argent est bien utilisé pour le centre et les éléphants et qu'il ne part pas dans de mauvaises mains......

En tout cas tout le personnel est adorable. Encore une fois Adrien a été reçu comme un prince. Une mention spéciale pour les cuisinières qui nous ont régalées pendant ces 3 jours.